On appelle « champ lexical » l'ensemble des mots qui se rapportent à une même réalité. Les mots qui forment un champ lexical peuvent avoir points communs d'être synonymes ou d'appartenir à la même famille, au même domaine, à la même notion.
Exemple: Le champ lexical de la guerre:
synonyme: guerre, conflit, combat
même famille: guerre, guerrier, guerroyer
même domaine: soldat, arme, troupe, capitaine
même notion: blessure, violence, hostilité
La polysémie est le fait, pour un seul signifiant, d'avoir plusieurs signifiés.
Exemple:
Le mot peine signifie:
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• une sanction: purger sa peine |
• un chagrin: faire de la peine | |
• un effort: se donner de la peine | |
• une gêne: avoir de la peine à parler | |
• dans la locution à peine: - presque pas: avoir à peine de quoi vivre) - depuis très peu de temps: avoir à peine commencé |
Mis à part quelques mots très spécialisés du vocabulaire scientifique ou technique, la plupart des mots sont polysémiques.
Le sens dénoté est celui que donne le dictionnaire. Il est compris par tous les utilisateurs de la langue. La dénotation du mot correspond à la définition du mot, au sens objectif.
Exemple: Le mot « rouge » dénote une couleur: l'une des trois couleurs fondamentales.
4- La connotation: Les sens seconds du mot:
Les mots possèdent un double pouvoir: un pouvoir de représentation et un pouvoir d'évocation. A ces deux notions de représentation et d'évocation correspondent les notions de dénotation et de connotation.
La dénotation définit la simple relation qui existe entre le mot et sa définition. Ainsi les mots bazou, automobile, bagnole, tacot dénotent tous la même chose: ils représentent tous des voitures automobiles; mais chacun d'eux connote différemment.
La connotation, c'est l'ensemble des évocations, des suggestions, des associations que véhicule un mot dans son contexte. Les connotations reliées au vocabulaire sont multiples. On peut distinguer trois types de connotations: affectives, socioculturelles et littéraires.
Ainsi, quand nous communiquons, nous n'émettons pas uniquement des idées relatives à la nature du référent, mais nous exprimons notre attitude psychologique ou morale à son égard. L'emploi de tel mot, de telle structure de phrase, de tel son, révèle souvent nos origines sociales, nos sentiments, nos tendances profondes.
Le langage, comme système de communication, n'est pas neutre: à la plupart des mots, par exemple, est associé un sentiment agréable ou désagréable, appréciatif ou dépréciatif, etc., soit par effet de sens ou par évocation. Un mot aussi court que faim représente malgré tout pour toi une valeur positive dans la mesure où tu l'associes à un bon plat que ta mère va te préparer pour assouvir ton appétit, alors que dans les pays du SAHEL ce même mot est empreint de valeur négative, parce que, souvent, c'est la mort qui y est associée.
Tout mot a une définition. Ainsi, le mot joli est défini ainsi dans le petit Robert: Qui est très agréable à voir.
Sur le plan de la dénotation, j'affirmerai que mon intelligence perçoit une information, à savoir le plaisir de voir. Or l'acte de communication ne se résume pas à un échange d'information entre deux intelligences, il engage tout l'être. Et, quand j'entends le mot joli, je ne peux vraiment affirmer qu'il ne s'agit que d'une activité de l'esprit. Je sens un bouleversement au niveau des émotions.
Les mots comme magnifique, succès,savoureux ne s'adressentils pas autant aux sentiments qu'à l'intelligence? Le plus souvent même, ils engendrent d'abord un état affectif agréable avant même que l'intelligence ne dégage les éléments définitionnels.
C'est que le choix du vocabulaire, surtout dans les textes littéraires, repose autant sur la sensibilité que sur l'intelligence: l'individu, quand il veut communiquer, essaie de traduire non seulement sa pensée, mais aussi ses émotions.
On appellera connotations affectives lexicales l'ensemble des sentiments que véhicule un mot en plus de sa définition.
Certains mots sont toujours chargés de connotations affectives. On dira que la connotation affective est inhérente à la définition même du mot. C'est le cas pour les mots magnifique, joli, succès.
D'autres mots connotent par évocation, parce qu'ils évoquent quelque chose d'agréable ou de désagréable. Le mot "plage" n'est qu'une étendue de sable sur le bord de l'eau. Ce mot peut connoter affectivement dans la mesure où on associe à ce mot des activités de natation, de bain de soleil, toutes aussi agréables les unes que les autres.
D'autres mots auront un pouvoir de connotation selon le sens contextuel. C'est le cas du mot "décor". La charge connotative est peu perceptible dans ce mot quand il désigne le lieu où se passe l'action théâtrale. Mais le mot est très connoté quand il désigne ce qui sert à décorer un intérieur. Enfin, le mot "maison" peut prendre une connotation positive ou négative, selon la description que l'auteur lui donne.
Parler de connotation affective, c'est nécessairement faire l'étude des valeurs affectives des mots. Il serait difficile d'établir une liste exhaustive des divers sentiments reliés à tels ou tels mots. Je ne ferai qu'en ouvrir la liste.
Tantôt le mot ou la locution véhicule une valeur comique:
Mon ami est un véritable panier percé.
ou solennelle:
L'enfant rendit l'âme dans les bras de sa mère.
Tantôt, la valeur pourra être agréable:
Ce monsieur est l'élégance même.
ou désagréable:
Ne devrait-on pas ramasser les détritus qui traînent?
Tantôt au mot se rattache une valeur péjorative:
De nos jours, les idéologies foisonnent.
ou méliorative:
Cette femme est une femme d'honneur.
Le mot peut traduire tantôt une valeur appréciative:
Cet animal est intelligent.
ou dépréciative:
C'est un personnage imbécile.
La valeur peut être favorable:
Ce cheval est racé.
ou défavorable:
La voiture que tu t'es achetée est un vrai tacot.
Enfin, puisqu'il faut bien terminer, le mot peut s'accompagner d'une valeur esthétique:
C'est la plus jolie maison que j'aie vue.
ou inesthétique:
Une balafre lui traversait le visage.
Comme tu vois, je pourrais continuer ainsi longtemps (bien que je commence à être à bout de souffle) sans oublier les valeurs laudatives, etc.
Toi, tu es l'héroïne de cette aventure, moi, le lâche.
À l'intérieur d'une série de mots synonymes, l'auteur choisit souvent le mot selon la charge de connotation affective qu'il veut donner à son texte.
Il va sans dire qu'un même mot peut véhiculer une valeur esthétique et une valeur agréable en même temps. Une "balafre"est à la fois inesthétique et désagréable; c'est le contexte (ou ta propre lecture, pourquoi pas) qui fait en sorte que l'accent va être mis sur l'un ou l'autre.
Les mots ne sont pas le seul véhicule des sentiments, la structure même de la phrase en est porteuse; ce que nous verrons au moment opportun.
L'étude de la connotation affective permet de souligner le ton d'un texte, de nous informer sur les sentiments, le jugement et les goûts du locuteur et, souvent, de renforcer une émotion.
Les mots ont donc à la fois une dénotation et des connotations.
La dénotation d’un mot est donc son sens neutre, objectif. C’est ce sens qui apparaît en premier dans un dictionnaire.
Les connotations d’un mot sont les différentes images, les idées, les sentiments auxquels ce mot fait penser et qui s’ajoutent à son sens objectif.
Ex :
Dénotation Connotations
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Matin Début de la journée Naissance
Moment de la journée compris Commencement
entre l’aube et midi Début de la vie
Lumière etc.
connotations mélioratives
Hiver Une des quatre saisons de Froid
l’année Tristesse
Mort
connotations péjoratives
Feu Dégagement d’énergie Chaleur, foyer, intimité,
combustible et de lumière, énergie, vie etc.
accompagné de chaleur connotation mélioratives
5. Le vocabulaire appréciatif:
Le vocabulaire devient « appréciatif » dès lors qu'il implique un jugement de valeur, un sentiment, une subjectivité. Cette appréciation peut être négative: le vocabulaire est dit péjoratif, dévalorisant, dépréciatif. Elle peut être positive: le vocabulaire est dit mélioratif, ou laudatif, ou élogieux.
Le degré d'appréciation est lié aux connotations des mots employés. Dans certains contextes et pour certains locuteurs, le mot bourgeois est chargé d'une connotation péjorative. Utilisé avec une intention particulière ou en fonction des références culturelles et sociales qu'on lui attache, ce même mot peut recevoir une connotation élogieuse.
Repérer le vocabulaire appréciatif permet de faire apparaître les choix de l'écrivain. Dans un texte didactique ou argumentatif, l'opposition du mélioratif et du péjoratif sert à distinguer la thèse soutenue et la thèse réfutée.
Elle établit un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant), à partir d'un élément qui leur est commun.
Trois éléments sont nécessaires dans l'énoncé: le comparé, l'outil (ou terme) de comparaison et le comparant. Cependant, on peut y ajouter le point commun:
— Le comparé qui est la réalité.
— Le comparant; l'élément qui fait image.
— L'outil de comparaison (comme, pareil à, tel que, ressembler à, plus... que, etc.)
Exemple: La lampe brille comme une étoile.
La lampe
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brille
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comme
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une étoile
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le comparé
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le point commun
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l'outil de comparaison
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le comparant
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La comparaison a une double valeur:
Elle explique par une image.
Elle met en relation deux univers.
Elle établit une assimilation entre deux termes. Une métaphore peut être annoncée, directe ou filée:
Dans la métaphore annoncée, le comparé et le comparant sont rassemblés dans un même énoncé sans terme de comparaison.
Exemple: Un gros serpent de fumée noire. (Guy de Maupassant)
Un gros serpent
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de
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fumée noire
|
le comparant
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le comparé
|
Exemple:
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse? (Charles Baudelaire)
Comme la comparaison, la métaphore a une valeur d'illustration. La correspondance qu'elle établit entre deux objets, deux sensations, deux idées va jusqu'à l'identité. La métaphore du « serpent » précise la forme de la fumée. Mais, bien plus, la fumée devient serpent, ce qui lui donne une connotation inquiétante. La métaphore est une métamorphose.
Les clichés sont des métaphores passées dans le langage courant.
Exemple: Être à cheval sur les principes.