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Les pygmées

Pygmées Baka
(c) WWF-Canon / Martin HARVEY
Pygmées Baka

Qu'ils s'appellent Mbuti, Efe, Bakola, Aka, Baka, Asua, Mbendjele, Mikaya… ou que d'autres les appellent Batwa, Batoa ou Bacwa, nous les connaissons sous le nom de pygmées. Ce sont les 'premiers citoyens', les premiers habitants de la forêt tropicale. Appeler un Baka, pygmée c'est comme appeler un Inuit, esquimau… ils n'aiment pas trop entendre ce terme.

Durant des siècles ils ont vécu en harmonie avec la forêt et c'est encore le cas pour certains d'entre eux. La forêt tropicale est leur maison, grenier à provisions, réfrigérateur, restaurant, pharmacie, menuiserie, plaine de jeux, temples. Ils s'y déplacent d'un endroit à un autre. Lorsque la maison faite de feuilles et de branches a vécu et que la vermine commence à se montrer, les familles déménagent vers un autre coin de cette immense forêt.

Leur relation avec l'autre peuplade de la forêt, qui y a migré plus tard, a toujours été ambiguë. D'un côté les Bantous reconnaissent le rôle que les pygmées ont joué dans la survie dans la forêt de leurs ancêtres. Les petits maîtres de la forêt leurs ont appris toutes sortes d'astuces et pourtant ils sont à ce jour encore considéré comme une race d'hommes de moindre valeur. En échange de viande de brousse fraîche, les chasseurs pygmées ont obtenu des outils issus de la culture bantou et des plantes agricoles. En de nombreux endroits, les populations pygmées originelles se sont mêlées aux populations bantous, les anthropologues les appellent alors les pygmoïdes.

Lors de la colonisation de l'Afrique centrale par les Européens, une forte sédentarisation a commencé chez les pygmées. Pour pouvoir collecter les taxes, les villages ont été placés près des routes. La christianisation de tribus indigènes a également mené à la sédentarisation et l'assimilation de populations pygmées en Afrique centrale.

Suite à l'exploitation non-durable, la survie de la forêt polyvalente est menacée tout comme la relation unique que ces populations ont construites avec cet habitat. Leur relation avec la nature et la religion et les connaissances qui y sont attachée ont une valeur inestimable. Nous nous devons de reconnaître leurs droits.

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