tous les pays musulmans. En effet, le Saint Coran autorise tout musulman à prendre femme jusqu'à quatre à condition de maintenir la balance juste entre elles. Cependant il faut dire que la polygamie comme tout phénomène de société a ses avantages et ses inconvénients. Elle permet à beaucoup de femmes de trouver un mari. Elle est aussi source de tension au niveau de plusieurs foyers.
Au Mali la polygamie est bien vue car les femmes sont plus nombreuses que les hommes. En effet, selon les statistiques, plus de 51% des Maliens sont des femmes. Les hommes peuvent ainsi au regard des normes (loi, religion, coutumes) se marier à plusieurs femmes et réduire considérablement le taux de femmes célibataires.
Aujourd'hui, la femme célibataire endurcie n'a pas le choix. Elle devient deuxième, troisième ou quatrième épouse d'un homme ou elle va vivre seule. Les couples monogames sont infimes par rapport à la population de notre pays. Cependant il faut reconnaître qu'aucune femme au monde ne souhaite partager son époux avec une autre femme. Le mari prend toujours une seconde au grand dam de la première. Ainsi de suite. Cependant les musulmanes en accord avec leur foi peuvent supporter la polygamie pour éviter à leurs soeurs non mariées de vivre les affres du célibat.
La réalité est tout autre dans la société occidentale qui pratique la monogamie. Mais il est courant qu'un homme marié puisse avoir des maîtresses et mener une vie extra-conjugale. Dans ce cas, la maîtresse sans être une véritable menace pour la femme de son concubin au regard de la loi ne peut que mener une vie instable. Fermons cette parenthèse et revenons chez nous où la polygamie a le vent en poupe. Les jeunes filles maliennes ne peuvent échapper difficilement à cette pratique à moins de rester seules pour le restant de leur vie.
Certaines posent des conditions avant de s'engager, d'autres par contre acceptent de facto. À l'age de 20 ans, FD est devenue la troisième épouse d'un richissime opérateur économique. Il est propriétaire de plusieurs immeubles dans la capitale. Le couple vit à Boulkassoumbougou. Mais avant de convoler en justes noces l'intelligente FD a réclamé une villa et une voiture Mercedes pour ses parents. La nouvelle mariée FD a exigé aussi d'être logée seule dans une villa pour ne pas cohabiter sous le même toit que ses deux coépouses. Le mari n'a pas accepté cette dernière revendication. Après la célébration du mariage, FD a regagné le même domicile conjugal que ses coépouses......
L'article vient du Mali, ça parle pas de chez nous mais c'est tout comme...
Certains époux s’arrogent le droit de prendre seuls les décisions qui engagent la vie du couple. Erreur...
L'homme et la femme en formant un couple sont sensés résoudre ensemble les problèmes d'épanouissement de leur foyer. Il n'est un secret pour personne qu'au Mali, l'homme et son épouse jouent des rôles différents. Ils se complètent dans la famille. Afin de bien faire fonctionner le foyer, la femme s'occupe du ménage et de l'éducation des enfants. L'époux est le pourvoyeur de fonds pour assumer à titre principal, comme le stipule le code de mariage, des charges de la famille. Pour autant certains époux consultent-ils leurs femmes sur certaines décisions capitales engageant l'avenir de leur foyer ? Nous avons approché certains couples pour en savoir plus sur la question.
Au Mali, la plupart des femmes sont marginalisées et beaucoup d'hommes pensent que la femme a la langue légère et ne sait pas garder un secret. Pour cette région ils ne la consultent pas sur la prise de décision. Les maris pensent généralement que consulter leur épouse comporte le risque de se voir opposer un avis différent du leur. Cette contradiction pourrait créer la zizanie entre eux. Donc, pour éviter tout clash, les maris préfèrent ne pas ouvrir le débat avec les tendres moitiés.
Certains font le tri entre ce qu'il peut dire ou non pour éviter les disputes. Le doyen Karamokofîn, commerçant résidant à Magnambougou, assure qu'il ne consulte pas sa femme dans toutes les décisions qui engagent l'avenir du foyer conjugal. Il fustige la simplicité d'esprit de la femme. En lui confiant certaines choses, elle pourra interpréter autrement. Alors Karamokofîn ne demande l'avis de sa femme que sur les problèmes culinaires, d'éducation des enfants ou ce qui touche à l'état de la maison.
Amidou Cissé, un autre commerçant est du même avis que son compère. Il avoue ne jamais consulter sa femme sur les décisions qui engagent la destinée du foyer. Il décide seul et informe ensuite sa femme pour exécution. L'enseignant Ousmane Coulibaly résidant à Faladié soutient des idées progressistes. Sa femme est sa moitié, dit-il. Dans la prise de décision concernant un membre de la famille, il consulte sa femme. Souvent, elle émet une meilleure idée. Il peut arriver aussi qu'elle passe à côté. Dans ce cas, Ousmane agit à sa guise. Les questions culinaires sont laissées à l'initiative de madame, "car je pense que c'est son domaine", affirme l'enseignant.
Djénéba Kamaté, ménagère à Niaréla n'est jamais consultée par son mari sur la vie du foyer. Il fait comme bon lui semble. Après si l'épouse est concernée par un aspect de sa décision, "monsieur" daigne lui en parler. Le cas échéant, il ne lui dit rien. La brave ménagère Djénéba ne condamne pas son époux. Elle est convaincue qu’il n'a pas besoin de son point de vue pour décider du bien être du foyer.
Lamine Diarra, cultivateur à Niamakoro est catégorique. Il estime que son épouse n'a rien à voir avec les décisions qui canalisent la vie conjugale. "L'homme décide et la femme exécute. Il n'y a pas deux capitaines dans un bateau" assène Lamine. Il pense que la malienne doit être toujours soumise aux décisions de son époux.
Il ressort des points de vue exposés que beaucoup d'hommes n'ont pas intégré le fait que leur bonheur découle de la complicité nouée avec leur épouse. La prise de décision unilatérale engageant l'avenir du foyer n'est pas porteuse de succès éternel. Un adage de chez nous dit : "Une personne, une idée, deux personnes, deux idées". Ces paroles sages s'adressent à ceux qui pensent que la femme ne mérite pas d'être consultée sur les décisions capitales imprimant un cours nouveau à leur vie conjugale.
Extraits divers:
***Pour certaines femmes, c’est d’abord s’épanouir, c'est-à-dire sortir du monde clos de la maison, de ses taches ennuyeuses et monotones. C’est enfin, participer à l’œuvre d’édification d’une société moderne, en s’inscrivant dans la société active pour éviter la marginalisation.
*** Chez certains esprits rétrogrades, travailler signifie toujours pour la femme déshonneur. Par conséquent, celle-ci est amenée à subir toutes les vexations réservées aux femmes qui ont, selon une opinion très répandue perdu leur honneur, qui sont donc sorties de l’univers qui est le leur pour permettre à bas l’honneur des frères et des époux.
*** les femmes travailleuses demeurent actuellement soumises à deux systèmes de normes : celui de la société industrielle, au travail, et celui de la société traditionnelle, au foyer. ….. Elle fait face à des taches ménagères. Elle prend en charge des démarches accomplies traditionnellement par le mari : démarches administratives, paiement des factures, visites médicales des enfants etc.…
*** Bien souvent, à poste égal, elles touchent un salaire inférieur à celui de l’homme, et son positionnement dans la hiérarchie administrative ne dépassera jamais un certain grade et ce, quel que soit son diplôme. Son sexe reste, bien entendu, un handicap pour son accession à des postes de responsabilité réservés à la gent masculine.
***Outre le fait qu'elle s'occupe la plupart du temps de ses enfants et de sa maison, une femme au foyer gère souvent le budget, panse les bobos, s'improvise pédopsychiatre dans les moments difficiles, peintre quand il s'agit de repeindre la chambre du petit dernier, cuisinière pour régaler chaque jour, etc.
*** En cas de décès prématuré du conjoint par exemple, la femme au foyer se retrouve sans rien, doit retravailler et on sait à quel point il est difficile de retrouver un travail après une grande absence sur le marché du travail. C'est bien pour cela que certaines associations se battent pour un salaire, des points de retraite..."
*** Dans notre société, si on ne gagne pas d'argent, nous n'existons pas. Je pense qu'il serait plus judicieux de leur permettre de faire des petits métiers, mettre à disposition des lieux pour garder nos enfants.
*** Jusqu'à 8 à 9 ans, la présence d'une mère est primordiale. Ou évidemment celle du père. Sinon l'enfant est ballotté: il a une nounou, puis une autre personne à la crèche. La personne de référence change tout le temps et l'enfant ne peut développer de relation émotionnelle stable..
*** L'important pour l'enfant, ce n'est pas le nombre d'heures mais la qualité des moments passés ensemble. J'ai demandé à mes enfants s'ils me voulaient à la maison. Ils ont évidemment répondu oui. Mais il est aussi important qu'ils aient une mère épanouie. Il existe par contre des moments où il faut absolument être là.
*** Ce n'est pas parce qu'un enfant semble bien aller, qu'il s'en sort selon les apparences; qu'il n'a pas de carence en l'absence de ses parents. D'éducation, d'affection, d'attention. Il faut arrêter ce faut débat. Les enfants ont besoin de leurs parents, pas d'un/une substitut !
***Le matin est pour l'ensemble des femmes au foyer généralement réservé au travail domestique mais il arrive bien souvent que les femmes attirées par la vie extérieure à la famille le vouent à des activités de loisirs, hors de la maison
*** Le travail domestique se fait à l'intérieur du foyer et offre peu de possibilités d'en sortir. Les activités de loisirs sont alors une belle occasion pour retrouver une sociabilité qui leur soit propre, pour se construire un espace individuel en dehors de leur cercle familial..
Texte 01 Bourgeoises au foyer
Quels profils de femmes travailleuses avons-nous dans notre société ? Ce sont les femmes de la classe moyenne et celles des couches populaires qui travaillent le plus au Maroc. Dans le monde rural, la femme travaille depuis toujours dans les champs. Dans les villes, c’est le besoin qui pousse les femmes à travailler. Cela va de la jeune ouvrière dans les usines au cadre d’entreprise qui a réussi une brillante carrière grâce aux études, en passant par la femme de ménage, la fonctionnaire ou l’avocate. Quant aux femmes bourgeoises, elles n’accepteront jamais un salaire moyen ou un travail difficile qui fatigue et épuise. C’est pour cette raison que beaucoup de femmes diplômées ne cherchent pas de travail et n’ont pas envie d’en avoir un. Des exceptions doivent être faites cependant au niveau des femmes bourgeoises qui se lancent dans les affaires ou dans le commerce, domaines qui restent très bien vus dans leur propre classe sociale.

Les bourgeoises au foyer sont-elles alors désespérées ? (Rires) Il reste que les bourgeoises sont dépendantes financièrement de leurs maris. Par ailleurs, s’occuper 24h/24h de l’éducation des enfants ne signifie pas que ces enfants seront épanouis ou très compétents à l’âge adulte. Tout comme rester au foyer et vivre au rythme de son mari ne signifie pas qu’il y aura plus d’amour dans le couple et que celui-ci va traverser sereinement les années.
La génération montante a-t-elle d’autres ressources entre ses mains pour faire bouger un peu les choses ? Rien n’est moins sûr et il est facile de vérifier que le mode de vie bourgeois est un modèle d’identification vers lequel tendent les jeunes, toutes classes sociales confondues. Ce qui peut être attendu, c’est que la classe moyenne, qui peine à surgir et à se maintenir au Maroc, accède à un train de vie financier plus important pour gommer les trop grandes différences existant avec la classe bourgeoise et qu’il y ait, naturellement, des alliances matrimoniales entre ces deux couches sociales et un transfert d’idées.
Source : www.femmesdumaroc.com
Texte 02- " Ah ! cette vie était extraordinaire !"
Dans l'après midi, elles sortaient ensemble, menaient la vie des femmes. Ah! Cette vie était extraordinaire ! Elles allaient dans les "thés", elles mangeaient des gâteaux qu'elles choisissaient délicatement, d'un petit air gourmand : éclairs au chocolat, babas et tartes.
Tout autour, c'était une volière pépiante, chaude et gaîment éclairée et ornée. Elles restaient là, assises, serrées autour de leurs petites tables et parlaient.
Il y avait autour d'elles un courant d'excitation, d'animation, une légère inquiétude pleine de joie, le souvenir d'un choix difficile, dont on doutait encore un peu l'aspect de cette métamorphose, de ce rehaussement subit de leur personnalité, de cet éclat.
Elles, elles, elles, elles, voraces, pépiantes et délicates......
Elles allaient dans les thés. Elles restaient là, assises pendant des heures, pendant que des après-midi entières s'écoulaient. Elles parlaient :
-Il y a entre eux des scènes lamentables, des disputes à propos de rien.
- Je dois dire que c'est lui que je plains dans tout cela quand même.
- Combien?
- Mais au moins deux millions. Et rien que l'héritage de la tante Joséphine....
- Non.....comment voulez-vous? Il ne l'épousera pas. C'est une femme d'intérieure qu'il lui faut, il ne s'en rend pas compte lui-même.
- Ah oui ! C'est sur ! C'est une femme d'intérieure qu'il lui faut.....D'intérieur...D'intérieur...
On le leur avait toujours dit. Cela, elles l'avaient bien toujours entendu dire, elles le savaient et s'y connaissent même trop : les sentiments, l'amour, les couples, le mariage, la vie, c'était là leur domaine. Il leur appartient.
Et elles parlaient, parlaient toujours, de tout, des hommes, des femmes, de la mort, de la vie, répétant les mêmes choses, les retournant, puis les retournant encore, d'un côté puis de l'autre, les pétrissant, les pétrissant, les roulant sans cesse au bout de la langue, entre les dents, en chuchotant, en s'exclamant parfois, en ripostant, protestant et critiquant. Ainsi, ces femmes, la passent l'après-midi.
Nathalie Sarraute, Tropismes 1939
Texte- 03
Il s’agit d’un professeur du niveau secondaire, 44 ans, deux enfants, et qui a fait des études pendant toute sa vie.
Elle est née dans une famille de la petite bourgeoisie. Les premières années, elle vit chez ses grands-parents à la campagne. Enfant, elle a une maladie sérieuse qui entraîne plusieurs visites à l’hôpital et des traitements douloureux, mais sans suites. Route petite elle avait déjà vu la grande ville. De retour chez ses parents, dans un village lointain, et une fois à l’école, elle est déjà exceptionnelle à cause de ses expériences et de sa position dans la classe. Elle termine première de sa classe et entre au lycée. Là, sa situation s’inverse : elle vient du village et perd sa position.
En même temps, elle est l’objet des avances d’un homme de dix ans son aîné. Elle se marie immédiatement contre le gré de ses parents. Le mariage est, dès son début, mal parti, mais le divorce est impensable. Elle veut faire les études d’institutrice, mais la tentative échoue. C’est un drame, car elle avait envisagé la carrière d’institutrice depuis sa petite enfance. En consolation, elle entre à l’école de commerce. Son premier emploi est au service de la sécurité sociale, où elle travaille quelques années. Un premier enfant, un fils, est né deux ans plus tôt.
Le mariage ne marche pas très bien « le soir je me battais pour la paix du lit ». Elle veut faire autre chose, changer sa vie. Un autre enfant naît, ce qui lui fait accepter sa situation pour quelques années. Mais un matin – elle a 25 ans – elle voit l’annonce pour les nouvelles études d’instituteur. Elle présente sa candidature, contre l’opposition du mari, et est acceptée. Une nouvelle vie commence. Elle change ses vêtements, son mode de vie. « Je retrouvais ma propre estime, les jours étaient une fête, les soirs je travaillais pour ma vie. ». Cette nouvelle liberté se traduit aussi en un amant plus éduqué que son mari et en une vie privée en dehors de la maison. Elle a un premier poste dans un village près du lieu de travail de l’époux. Mais bientôt elle déménage en ville, recommençant des études.
À la maison, c’était le statu quo : deux étrangers vivant sous le même toit. Elle veut attendre le départ de ses enfants avant de quitter son mari. Mais un autre homme rencontré par hasard change tout cela : elle tombe amoureuse, organise la séparation, déménage dans une autre ville où vit l’homme nouveau. Mais ce dernier ne veut pas laisser sa famille ; la situation devient vite compliquée : elle, seule, dans une ville étrangère, dans un nouveau poste, attendant l’homme du destin. Dans cette situation, « l’étude, ma drogue éternelle, était ma seule consolation ».
Jean-Pierre Roos.
Paru dans le numéro 5, Biographie et cycle de vie
Texte - 04
Il s’agit d’un professeur du niveau secondaire, 44 ans, deux enfants, et qui a fait des études pendant toute sa vie.
Elle est née dans une famille de la petite bourgeoisie. Les premières années, elle vit chez ses grands-parents à la campagne. Enfant, elle a une maladie sérieuse qui entraîne plusieurs visites à l’hôpital et des traitements douloureux, mais sans suites. Route petite elle avait déjà vu la grande ville. De retour chez ses parents, dans un village lointain, et une fois à l’école, elle est déjà exceptionnelle à cause de ses expériences et de sa position dans la classe. Elle termine première de sa classe et entre au lycée. Là, sa situation s’inverse : elle vient du village et perd sa position.
En même temps, elle est l’objet des avances d’un homme de dix ans son aîné. Elle se marie immédiatement contre le gré de ses parents. Le mariage est, dès son début, mal parti, mais le divorce est impensable. Elle veut faire les études d’institutrice, mais la tentative échoue. C’est un drame, car elle avait envisagé la carrière d’institutrice depuis sa petite enfance. En consolation, elle entre à l’école de commerce. Son premier emploi est au service de la sécurité sociale, où elle travaille quelques années. Un premier enfant, un fils, est né deux ans plus tôt.
Le mariage ne marche pas très bien « le soir je me battais pour la paix du lit ». Elle veut faire autre chose, changer sa vie. Un autre enfant naît, ce qui lui fait accepter sa situation pour quelques années. Mais un matin – elle a 25 ans – elle voit l’annonce pour les nouvelles études d’instituteur. Elle présente sa candidature, contre l’opposition du mari, et est acceptée. Une nouvelle vie commence. Elle change ses vêtements, son mode de vie. « Je retrouvais ma propre estime, les jours étaient une fête, les soirs je travaillais pour ma vie. ». Cette nouvelle liberté se traduit aussi en un amant plus éduqué que son mari et en une vie privée en dehors de la maison. Elle a un premier poste dans un village près du lieu de travail de l’époux. Mais bientôt elle déménage en ville, recommençant des études.
À la maison, c’était le statu quo : deux étrangers vivant sous le même toit. Elle veut attendre le départ de ses enfants avant de quitter son mari. Mais un autre homme rencontré par hasard change tout cela : elle tombe amoureuse, organise la séparation, déménage dans une autre ville où vit l’homme nouveau. Mais ce dernier ne veut pas laisser sa famille ; la situation devient vite compliquée : elle, seule, dans une ville étrangère, dans un nouveau poste, attendant l’homme du destin. Dans cette situation, « l’étude, ma drogue éternelle, était ma seule consolation ».
Jean-Pierre Roos.
Paru dans le numéro 5, Biographie et cycle de vie
Texte - 05
Cette femme de 39 ans a six enfants, chose très exceptionnelle ; elle est professeur dans une école professionnelle et elle a toujours fait des études en plus du travail et des enfants. C’est donc un récit héroïque, où tout est dominé par le travail : travail à l’école, travail avec les enfants, travail professionnel et, en plus, travail dans la ferme.
Tout cela commence, bien sûr, dans un village, chez des paysans moyens. À la maison, les enfants apprennent à travailler. L’école n’intéresse pas énormément la jeune fille et elle trouve un emploi après avoir terminé l’école obligatoire. Deux ans dans un bureau suffisent : elle décide de continuer sa scolarisation afin de trouver du travail plus intéressant. Au lycée elle envisage la carrière de professeur, puis entre à l’université.
Un mariage et un premier enfant mettent fin à des études à plein-temps. Elle trouve un emploi dans une école professionnelle. Pour avoir un poste plus qualifié, elle reprend ses études. À cette fin, elle déménage à la ville voisine avec son deuxième enfant. Pendant plusieurs mois, elle est seule avec l’enfant, fait des études très difficiles, mais avec les résultats envisagés. Ce premier obstacle franchi, elle continue les études, cette fois en se rendant à la ville universitaire voisine quelques fois par semaine. Travail le jour, les enfants le soir et le matin, études pendant la nuit : c’est comme ça qu’elle décrit sa vie quotidienne pendant plusieurs années, avec les interruptions d’études de temps en temps. Un nouvel enfant signifie aussi la possibilité d’étudier pendant les congés maternité ; « étudier semble être un virus incurable, pour elle » (elle écrit à la troisième personne).
Son mari, un technicien, achète une exploitation agricole. Elle essaie de s’occuper de bétail, mais renonce après quelque temps. Il est évident que son origine familiale, qu’elle ne mentionne qu’en passant, facilite ces essais.
Pour elle, la vie est bien compartimentée : le travail, dont elle parle peu, fonctionne plutôt comme mobile pour les études, mais sans intérêt en soi ; les études sont pour elle la vraie vocation. De sa famille et surtout ses enfants, elle ne parle que très peu. Le seul enfant mentionné individuellement est celui qui l’accompagnait à la ville universitaire.
Jean-Pierre Roos.
Paru dans le numéro 6, Biographie et cycle de vie
Texte - 06 Une Histoire, Une Vie… Récit de Femme
Mme Konaté co-épouse qui a trois enfants (la première épouse a cinq enfants), arrivée en France en1 993, ne parle presque pas le français et est analphabète dans sa propre langue. Elle a les mêmes attitudes de toutes les femmes africaines.
Rapidement, elles sont à la recherche de gérer leur quotidien, d’une voie de sortie, par l’intermédiaire de l’apprentissage du français ou la recherche d’un travail, en général du ménage au noir. Elle nous demande une garde d’urgence pour le lendemain pour Abdoulah de 10 mois et Mohammed de 2 ans. Elle dit avoir trouvé un travail "pour tout de suite".
Le lendemain les enfants sont accompagnés par la grande sœur qui ne nous laisse aucun renseignement pour assurer correctement la garde. A midi, la mère arrive en courant, pour récupérer les enfants. Elle ne peut pas nous parler, il faut être prête pour le repas du midi, les autres enfants rentrent de l'école pour manger.
Les enfants qui ont passé la matinée à pleurer, sans dormir et sans manger, témoignent d’une grande souffrance. Elle rit lorsque elle entend que les enfants ne mangent rien et qu’ils continuent à pleurer toute la matinée.
-T’inquiètes pas, dès que j’arrive à la maison, ils s’endorment, parfois jusqu’à 17h, ils ne veulent même pas manger...
- Pas étonnant, je pense, avec tout ce qu’ils ont subi dans la mâtiné, ils ont au moins le droit d’être épuisés...
Une semaine de garde s’écoule ainsi.
J’exige un entretien avec la mère. Mme Konate vient à mon entretien et me consacre une vingtaine de minutes. Elle dit ne pas avoir du temps, qu’elle a beaucoup à faire.
Je découvre que Abdoulah a arrêté de manger les légumes et qu’il veut uniquement téter la mère. Mohammed, lui, mange la nourriture qu’elle fait, mais si son petit frère dort, il en profite pour téter lui aussi. La mère ajoute: - C’est juste pour le faire goûter, sinon il ne veut pas manger... en plus il est méchant, il me mord...
Et voila que les Dieux me sont tombés sur la tête... les enfants ne sont même pas sevrés ! Je lui pose la question de comment faire pour aider le mieux possible les petits.
Elle me répond :" sais pas moi, c’est toi la femme sage ". Elle fait allusion à mon diplôme de sage-femme. Je devrais donc tout savoir.
Jeanne Dufour
Biographie et cycle de vie
Texte - 07 Une Histoire, Une Vie… Récit de Femme
Mme Konaté co-épouse qui a trois enfants (la première épouse a cinq enfants), arrivée en France en1 993, ne parle presque pas le français et est analphabète dans sa propre langue. Elle a les mêmes attitudes de toutes les femmes africaines.
Rapidement, elles sont à la recherche de gérer leur quotidien, d’une voie de sortie, par l’intermédiaire de l’apprentissage du français ou la recherche d’un travail, en général du ménage au noir. Elle nous demande une garde d’urgence pour le lendemain pour Abdoulah de 10 mois et Mohammed de 2 ans. Elle dit avoir trouvé un travail "pour tout de suite".
Le lendemain les enfants sont accompagnés par la grande sœur qui ne nous laisse aucun renseignement pour assurer correctement la garde. A midi, la mère arrive en courant, pour récupérer les enfants. Elle ne peut pas nous parler, il faut être prête pour le repas du midi, les autres enfants rentrent de l'école pour manger.
Les enfants qui ont passé la matinée à pleurer, sans dormir et sans manger, témoignent d’une grande souffrance. Elle rit lorsque elle entend que les enfants ne mangent rien et qu’ils continuent à pleurer toute la matinée.
-T’inquiètes pas, dès que j’arrive à la maison, ils s’endorment, parfois jusqu’à 17h, ils ne veulent même pas manger...
- Pas étonnant, je pense, avec tout ce qu’ils ont subi dans la mâtiné, ils ont au moins le droit d’être épuisés...
Une semaine de garde s’écoule ainsi.
J’exige un entretien avec la mère. Mme Konate vient à mon entretien et me consacre une vingtaine de minutes. Elle dit ne pas avoir du temps, qu’elle a beaucoup à faire.
Je découvre que Abdoulah a arrêté de manger les légumes et qu’il veut uniquement téter la mère. Mohammed, lui, mange la nourriture qu’elle fait, mais si son petit frère dort, il en profite pour téter lui aussi. La mère ajoute: - C’est juste pour le faire goûter, sinon il ne veut pas manger... en plus il est méchant, il me mord...
Et voila que les Dieux me sont tombés sur la tête... les enfants ne sont même pas sevrés ! Je lui pose la question de comment faire pour aider le mieux possible les petits.
Elle me répond :" sais pas moi, c’est toi la femme sage ". Elle fait allusion à mon diplôme de sage-femme. Je devrais donc tout savoir.
Jeanne Dufour
Biographie et cycle de vie
La Kahena,une reine berbère connue pour le talent
Lorsque les Arabes envahirent l'Afrique du Nord, refusant d'abjurer sa foi, elle rassembla les peuplades de l'Ifrikia, de la Numidie et de la Mauritanie et parvint à leur infliger une terrible défaite. Ce fut le dernier acte de résistance contre l'islam de cet étonnant peuple berbère, souvent méconnu, mélange d'anciens Libyens, Phéniciens et Juifs...